Futur Premier ministre : Ce que prévoit Lucie Castets pour abroger la réforme des retraites
La réforme sera d’abord reportée par décret avant d’être abrogée grâce à un projet de loi, a expliqué la candidate du Nouveau Front populaire pour Matignon
Reporter par décret l’application de la retraite à 64 ans et augmenter le smic : la candidate du Nouveau Front populaire pour Matignon Lucie Castets a développé jeudi ses premières actions de Première ministre, promettant de passer par la concertation et la recherche de majorités « projet par projet ».
Sur les retraites, un décret permettra d’abord de reporter la mise en œuvre « afin que les générations qui devaient être touchées par l’application de cette réforme ne le soient pas immédiatement », a expliqué Lucie Castets sur BFMTV-RMC, assurant que, par la suite, son gouvernement présenterait « un projet de loi » d’abrogation en bonne et due forme.
« S’attaquer à la pauvreté »
La proposition de loi d’abrogation que le Rassemblement national souhaite défendre dès le 31 octobre à l’Assemblée nationale sera ainsi sans objet car le décret aura rendu « la réforme caduque, de fait », a-t-elle évacué.
Plus largement, elle a dit que la question du vote éventuel de textes présentés par le RN par la gauche « devra être discutée ». « On regardera projet après projet comment on organise des coalitions de vote », a-t-elle avancé.
Lucie Castets, haute fonctionnaire engagée à gauche et inconnue du grand public, a par ailleurs souhaité passer aussi par décret pour augmenter les salaires. « Il faut avoir une approche très générale et donc il faudra revaloriser les bas salaires mais il faudra aussi revaloriser le point d’indice des fonctionnaires et il faut aussi s’attaquer à la pauvreté qui est subie par les Français, en revalorisant les minima sociaux », a-t-elle détaillé, promettant « des concertations et des consultations, en particulier avec le monde syndical » avant toute signature de décret.
« Changement de méthode »
Rappelant vouloir « un changement de méthode », « tourner le dos à la brutalité dans la conduite de la nation et de la gouvernance », elle n’a cependant pas écarté la possibilité d’utiliser le 49.3 pour imposer un projet de loi sans vote. « Par principe, je ne peux pas affirmer aujourd’hui que je n’engagerai pas la responsabilité de mon gouvernement lorsque ce sera nécessaire pour faire advenir une loi qui est soutenue par la grande majorité des Français », a-t-elle reconnu.
Interrogée sur la politique étrangère, elle a qualifié de « terroriste » l’organisation palestinienne Hamas et rappelé que le programme du NFP réclamait « une priorité, c’est que les massacres en cours à Gaza cessent et que les otages soient libérés ».